Les coéditeurices
Ce document est extrait de la publication multiformat Déborder Bolloré. Il a été généré puis rendu accessible sur deborderbollore.fr, la plateforme hébergeant toutes les ressources autour du projet, dont cette contribution. Déborder Bolloré met en avant la pensée de chercheureuses, d’imprimeureuses, d’éditeurices et de libraires qui analysent et/ou subissent les dynamiques de concentration et d’extrême droitisation du marché. Chacun·e tente de formuler, depuis sa position respective, des réponses à cette question urgente : comment faire face au libéralisme autoritaire dans le monde du livre ?
Préface
Vincent Bolloré l’assume, il mène depuis plusieurs années un « combat civilisationnel1 » et il a, pour cela, un plan de bataille : imposer des idées racistes, sexistes et transphobes sur la scène politique pour faire élire le parti qui saura mener la contre-révolution réactionnaire qu’il désire. Force est de constater que la première partie du plan s’est déroulée sans trop d’accrocs. La dernière séquence politique nous a montré que, même si le RN ne gouverne pas encore, il se trouve dans une position de faiseur de rois. Dans cette perspective, il ne s’agit pas seulement de faire élire un·e président·e — qui pourrait bien être Bardella ou un·e autre, tant que le cœur y est — mais de créer le climat dans lequel les partis politiques, les groupuscules et autres militant·es de l’extrême droite pourront avoir les coudées franches. Il leur faut travailler les consciences et, si cela est nécessaire, ils n’hésitent pas à violenter les corps des plus rétif·ves. Faire d’une pierre deux coups, en usant de tous les relais médiatiques possibles pour saturer l’espace des idées d’extrême droite et fonder ainsi le socle de légitimité à partir duquel celles et ceux qui les portent agissent : à l’assemblée et dans les rues.
Il était donc légitime qu’en juillet 2024, au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, plusieurs collectifs2 désignent Vincent Bolloré comme cible principale d’une campagne appelant à « désarmer » son empire. C’est en regard de cette dynamique, et en emboîtant le pas aux libraires antifascistes3 que nous, éditeurices, décidons de publier ce livre. Les maisons d’édition qui le signent sont des espaces indépendants des grands groupes, des espaces indépendants depuis lesquels peuvent encore s’exprimer des paroles qui échappent aux logiques du discours dominant. Les voix y trouvant un écho sont rares et menacées par les idées conservatrices, n’en déplaise aux prophètes·ses du « grand remplacement » et aux croyant·es obsédé·es par le « lobby LGBTQIA+ ».
Certaines des maisons d’édition qui coéditent ce livre sont souvent qualifiées « d’engagées » ou de « militantes ». Si l’apport de cet adjectif peut sembler être un gage de qualité aux yeux de certain·es, il nous semble important de questionner ce qu’il dit de notre pratique tout en invisibilisant celle d’autres. Généralement, une maison d’édition est présentée comme militante dès qu’elle traite de sujets dits « de gauche » : justice sociale, antiracisme, féminisme, etc. L’adjectif militant, dès lors, devient une manière de catégoriser toute une production. Tandis qu’il nivèle les conflits et inimitiés qui existent entre les différentes approches, « militant », en opposition à une prétendue objectivité, devient le signe d’une subjectivité partisane et agressive aux contours flous. La neutralité dont se targuent les grands groupes éditoriaux dissimule les subjectivités partisanes dont ils sont les porte-parole ou les chiens de garde. Dans cette préface, nous les appellerons militant·es de l’économie, partisan·es du libéralisme autoritaire. Quand iels ne participent pas activement à l’extrême droitisation de la société, iels y consentent pourvu que le statu quo tienne — que le business as usual suive son cours4.
D’aucun·es objecteront que les idées d’extrême droite n’ont pas attendu Bolloré pour essaimer, que la concentration dans le monde du livre existe depuis que l’édition s’industrialise ; qu’entre les deux, il y a finalement une affinité naturelle5. En conséquence de quoi iels demanderont « Pourquoi Bolloré, plutôt que Daniel Křetínský, Antoine Gallimard ou Vincent Montagne6 ? » On peut légitimement se demander si les militant·es de l’économie qui avancent masqué·es ne sont pas plus dangereux·ses — ce à quoi on peut objecter que jamais, auparavant, une telle concentration éditoriale n’a été aussi clairement au service d’un projet politique. Mais notre opération est stratégique, voire opportuniste : profiter de la brèche ouverte par la campagne « Désarmer Bolloré » pour visibiliser ce qui chez les autres partisan·es du libéralisme autoritaire se fait plus discrètement. En cela, Bolloré est une figure de choix : exubérant, il ne dissimule pas son idéologie et assume un certain degré de brutalité pour l’imposer. Il ne faut pas prendre la chose à l’envers : ce n’est pas Bolloré qui invente la concentration éditoriale avec le rachat d’Hachette par Vivendi en 2023, la structure même de l’économie du livre était déjà perméable à l’apparition d’un tel personnage. De la même façon, les idées d’extrême droite ne sont pas seulement le fruit d’individus ou de partis quelconques, elles sont la matrice même à partir de laquelle nous sommes gouverné·es. De sorte que les grand·es capitalistes et celleux qui composent l’extrême droite dans toute sa diversité, par leur action concertée, ont un rôle d’intensification des politiques déjà menées, qu’elles soient éditoriales ou gouvernementales. S’il est nécessaire d’apporter une nuance en replaçant les actions de Bolloré dans un contexte où les idées conservatrices ont pignon sur rue dans le monde entier, il ne faut pas négliger sa puissance de nuisance ainsi que celle des autres militant·es de l’économie. Il faut « déborder Bolloré », c’est-à-dire dépasser la figure de Bolloré pour porter l’attention sur ce qui le rend possible en nommant, au passage, celleux qui, avec lui, participent et profitent de la dégradation générale des conditions de vie7.
Les contributions mettent en avant la pensée de chercheureuses, d’imprimeureuses, d’éditeurices et de libraires qui analysent et/ou subissent les dynamiques de concentration et d’extrême droitisation du marché. De façon indépendante et sans être lié·es par une prise de position commune, chaque auteurice tente de formuler, depuis sa position, des réponses à cette question urgente : comment faire face au libéralisme autoritaire dans le monde du livre ?
La première partie donne à comprendre l’édition comme un écosystème.
Alexandre Balcaen, éditeur chez Adverse, et Jérôme LeGlatin, auteur et traducteur chez le même éditeur, explorent l’écosystème de l’édition, dans lequel l’élaboration d’un livre, sa production et sa distribution s’articulent en une chaîne d’acteurices interdépendant·es. Ils mettent ainsi en lumière les régimes d’interdépendances structurelles du secteur, ainsi que les leviers souterrains qui permettent l’expression de rapports de force disproportionnés, la diversité peinant plus que jamais à se maintenir, entre accélération des flux et quête de rentabilité. Jean-Yves Mollier, historien et spécialiste de l’édition et des médias et auteur, entre autres, d’Une autre histoire de l’édition française8, retrace deux siècles d’existence du groupe Hachette, aujourd’hui leader de l’édition en France, affichant un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros et une forte présence internationale. Puis, Valentine Robert Gilabert, ex-avocate et travailleuse de la culture, retrace la chronologie des acquisitions majeures du groupe Bolloré, révélant les étapes de son expansion structurelle et logistique. Elle éclaire le rôle central de Vivendi, présenté comme leader mondial des médias, et explore l’intérêt croissant de Bolloré pour l’édition, secteur clé pour influencer les récits culturels et politiques. Enfin, Florent Massot analyse la concentration croissante du secteur de l’édition française entre les mains de quelques oligarques. Il décrit comment ces figures du capitalisme ont acquis des maisons d’édition historiques (Hachette, Flammarion, etc.), transformant ces institutions en outils de rentabilité et de promotion d’idéologies conservatrices. Florent Massot met en lumière les conséquences de cette concentration : une réduction de la diversité éditoriale, une marginalisation des voix critiques et une dépendance accrue aux logiques de marché.
La deuxième partie se penche sur l’emprise médiatique de Vincent Bolloré, et ses effets dans les pays du continent africain.
Dans son texte, Antoine Pecqueur explore l’emprise de Vincent Bolloré en Afrique, au-delà des infrastructures logistiques auxquelles son nom a longtemps été associé. Après la vente de ses ports et chemins de fer en 2022, l’homme d’affaires breton a renforcé son influence médiatique et culturelle : salles de concert, cinémas, partenariats universitaires, signatures d’artistes. Avec Canal+, premier opérateur de télévision payante en Afrique francophone, il façonne un paysage médiatique stratégique qui lui permet d’affirmer son hégémonie culturelle. Amzat Boukari-Yabara, dans l’entretien que nous avons fait avec lui, interroge les conséquences de cette hégémonie sur la production et la diffusion des savoirs, la représentation des récits africains et la dynamique panafricaniste. Il analyse également les usages politiques de cette domination et les résistances émergentes : foires du livre, initiatives culturelles alternatives et alliances transnationales. Dans un autre entretien, Pascale Obolo revient sur les obstacles à la diffusion des voix diasporiques en France et des récits minoritaires en Afrique. Face à l’impact de la concentration éditoriale et du contrôle des réseaux de distribution par des groupes comme Bolloré, qui filtrent les récits et limitent la diversité des voix, Pascale Obolo met en lumière le rôle crucial des foires indépendantes, véritables espaces de résistance où se fabriquent et se diffusent les contre-récits.
La troisième partie rassemble des propos situés de travailleureuses du livre.
Dans leur texte, les éditions du bout de la ville décrivent comment « déborder Bolloré » peut signifier, à l’échelle d’une maison d’édition minuscule, tenter de « désembourgeoiser » le livre en publiant celles et ceux dont l’existence même s’oppose au projet politique et économique du bloc bourgeois dans sa dérive fasciste. Iels nous alertent aussi sur l’importance de réinventer des lieux d’éducation populaire afin de faire face aux « librairies » que rêve d’essaimer Pierre-Édouard Stérin, activiste milliardaire d’extrême droite, dans le cadre de sa « bataille culturelle ». Clara Pacotte, fondatrice des éditions RAG et autrice, aborde ensuite la question des voies creusées par les éditeurices indépendant·es afin d’hybrider les genres et rendre compte de la pluralité des cultures et des vécus de celleux qui écrivent. Le LABo, pour Libraires Anti-Bolloré, qui échange depuis quelques mois sur les réalités du métier et les résistances possibles à Bolloré, nous plonge, quant à lui, dans le quotidien du métier de libraire, entre injonctions commerciales et tentatives de préserver une certaine exigence éditoriale. Entre cartons Hachette, flux tendus, surproduction et contradictions quotidiennes, iels questionnent leur rôle et leurs marges de manœuvre dans un secteur structuré par des logiques de rentabilité. Soazic Courbet, de la librairie l’Affranchie à Lille, s’interroge sur ce que signifie être une libraire engagée au regard des systèmes de dominations dans les milieux du livre. Elle souligne l’importance d’une réflexion collective sur les dynamiques qui nous lient et invite à penser l’édition en féministes, comme une résistance aux idéologies dominantes patriarcales, capitalistes et fascistes. Arnaud Frossard, fondateur des éditions de la Grange Batelière, libraire au Merle moqueur et ancien imprimeur, interroge les mutations de l’imprimerie de labeur, celle qui concerne l’impression de livres ou de brochures. L’essor de l’informatique de bureau, le développement des techniques d’impression favorisant les courts tirages et surtout la concentration éditoriale ont fragilisé ce secteur, exacerbé par de grands groupes dont l’hégémonie accentue les rapports de force entre éditeurices et imprimeureuses.
La dernière partie aborde du point de vue idéologique et politique la concentration éditoriale.
Tristan Garcia, philosophe et auteur, et Charles Sarraute, sociologue des médias, alertent sur l’impact croissant des manuels scolaires dans la formation des enseignant·es dans un contexte où le recrutement devient de plus en plus difficile et les formations de plus en plus courtes. Ils soulignent le risque d’une dépendance accrue aux manuels, perçus à tort comme des reflets parfaits des programmes. Avec Bolloré à la tête de la majorité des éditeurs de manuels, Tristan Garcia et Charles Sarraute pointent la menace d’une instrumentalisation idéologique : réécrire les contenus scolaires et remodeler les enseignements dans le but de diffuser des récits nationaux, coloniaux et conservateurs en remodelant les enseignements. Clara Laspalas, éditrice aux Éditions sociales et Danièle Kergoat, sociologue, illustrent, à travers l’évolution de l’édition féministe, comment des collections comme « Le Genre du Monde » s’ancrent dans les luttes sociales. Elles offrent des outils critiques et émancipateurs, mêlant travaux académiques et engagements militants. Face à des groupes tels que Bolloré, l’édition féministe joue un rôle crucial dans la dénonciation des systèmes d’oppression, la préservation de la diversité des voix et la promotion de pratiques éthiques. Elles insistent sur l’importance d’un universalisme critique, nécessaire à une émancipation collective qui prenne en compte les spécificités des différentes luttes sociales. Dans un entretien, Karine Solene Espineira analyse l’évolution des représentations des personnes trans* dans l’audiovisuel et la presse, mettant en lumière à la fois les avancées et les écueils persistants. Si leur visibilité a augmenté durant ces vingt dernières années, elles restent souvent stéréotypées ou instrumentalisées, renforçant des imaginaires normatifs plutôt que de refléter la diversité de leurs parcours et expériences. La concentration médiatique et le projet politique réactionnaire de Vincent Bolloré conduisent ses médias à déployer des stratégies narratives spécifiques pour façonner le regard du public, jouant sur la désinformation, la peur ou l’invisibilisation. À travers cette réflexion essentielle sur le pouvoir des images et des récits, Karine Solene Espineira nous invite à interroger les mécanismes de représentation et à imaginer des alternatives plus justes et inclusives. Dans son texte, Thierry Discepolo, fondateur des éditions Agone et auteur de La Trahison des éditeurs9, interroge l’avenir de la diversité éditoriale face à une concentration croissante du marché. Alors que les grands groupes dominent le secteur et captent la majorité des aides publiques, il alerte sur l’urgence de reconnaître un statut spécifique aux éditeurs indépendants, afin de garantir leur viabilité et leur rôle essentiel dans la production de savoirs et d’idées. Les Soulèvements de la terre, en tant qu’organisation participante à la campagne « Désarmer Bolloré », revient sur l’influence déterminante de Vincent Bolloré dans la sphère politique et médiatique, détaillant comment son arsenal logistique, éditorial et médiatique alimente la « guerre civilisationnelle » qu’il se targue de mener. Y sont dressées des stratégies concrètes de résistance collective pour contrer son emprise croissante sur la culture, l’information et le débat public.
Le pari stratégique que fait ce livre part du constat suivant : depuis quelques années, nous observons un regain d’intérêt pour la pratique de l’édition. Pas une année ne passe sans qu’une structure éditoriale ne voie le jour, se singularisant par le choix des livres publiés, de la forme qu’ils prennent, des thématiques qu’ils abordent mais aussi par le travail réflexif des éditeurices sur leur pratique. Face au libéralisme autoritaire, qui se présente sous la forme de grands groupes éditoriaux-médiatiques en compétition, il nous faut penser cette multiplicité et ses spécificités. Contre la concentration, il nous faut penser la dispersion. Une dispersion qui n’est pas synonyme d’éparpillement mais qui est la modalité d’une solidarité en actes depuis des positions situées. Ainsi avons-nous fait le choix stratégique de coéditer ce livre en nommant chacune des maisons d’édition signataires plutôt que de créer un énième collectif qui les rassemblerait toutes. En plus de réunir de nombreuses maisons d’édition qui le cosignent, ce livre mobilise des structures de diffusion/distribution, des librairies et des auteurices. Il a été pensé et rendu possible à partir d’une multiplicité qui a choisi la dissémination comme manière d’agir. Par dissémination, nous entendons la capacité qu’ont les différent·es acteurices (des auteurices aux lecteurices) de ce livre à le propager : en communiquant la nouvelle de sa sortie ; en s’associant à une imprimerie coopérative afin de réaliser des affiches en risographie ; en demandant à un distributeur de mettre lesdites affiches dans les cartons à destination des libraires ; en proposant ces textes en accès libre sur internet pour qu’ils soient facilement imprimables et diffusables par celles et ceux qui les soutiennent. Déborder Bolloré est le fruit d’une discussion entre tout·es ces acteurices qui pensent nécessaire de trouver une forme d’intervention à la mesure de la menace que représentent Vincent Bolloré et consorts. De sorte qu’à la mise en compétition qui est le régime général de gouvernement, se substitue quelque chose de l’ordre de l’entraide, de la confiance et des liens. Finalement, peut-être est-ce cela « être indépendant·e » : se donner la capacité de choisir les dépendances qui nous font exister et de combattre celles qui nous tuent.
- Vincent Beaufils, Bolloré, l’homme qui inquiète, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2022. ↩
- Pour retrouver l’appel et la liste des premiers signataires : https://desarmerbollore.net/appel ↩
- « 100 libraires s’engagent à escamoter les livres Bolloré », lundimatin, 28/11/2024, disponible sur https://lundi.am/80-librairies-s-engagent-a-escamoter-les-livres-Bollore, consulté le 12/02/2025. ↩
- Si celles et ceux qui sont actuellement à la tête de Editis et Média-Participations n’assument pas toujours ouvertement de parti pris politique ; on peut penser que c’est la rationalité économique qui guide leur ligne éditoriale. Dans le cas de Françoise Nyssen qui a été présidente d’Actes Sud (Cambourakis, Payot & Rivages, Textuel) jusqu’en 2022, les allégeances sont plus claires. En 2017, elle est nommée ministre de la Culture par Édouard Philippe, sous la présidence d’Emmanuel Macron. De Gallimard, on retiendra, à titre d’exemple, la collaboration avec l’occupant nazi et ses alliés français pendant la Seconde Guerre mondiale. ↩
- À ce sujet, la compromission totale de Gallimard avec l’occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale est un fait marquant. Compromission telle, qu’au sortir de la guerre, l’entreprise a échappé de peu à sa nationalisation. Pour en savoir plus, nous renvoyons à Thierry Discepolo, « Chapitre IV. Qui contrôle le passé contrôle le futur, et qui contrôle le présent contrôle le passé » dans La Trahison des éditeurs : troisième édition revue & actualisée, Marseille, Agone, 2023. ↩
- Daniel Křetínský a racheté le groupe Editis (La Découverte, Plon, Robert Laffont, etc.) à Vivendi (Bolloré) en 2023 avec une filiale de Czech Media Invest (CMI), une holding contrôlant l’un des plus grands groupes de presse tchèque. Antoine Gallimard est le PDG de Madrigall (Gallimard, Flammarion, Minuit, P.O.L, etc.) dont LVMH (Bernard Arnault) est entré au capital en 2013. Vincent Montagne est le PDG de Média-Participations (Seuil, Dargaud, La Martinière, etc.). En 2022, Hachette, Editis, Madrigall et Média-Participations représentaient à eux quatre 70 % du marché de l’édition en France. ↩
- Pour ce qui est de la dégradation des conditions de vie, on peut noter le rôle d’acteur majeur que joue Vincent Bolloré en Françafrique de par ses activités logistiques et extractivistes sur le continent africain, sous le nom Bolloré Logistics, mais aussi par la mainmise qu’il y a sur les médias ; voir Thomas Deltombe, « Les guerres africaines de Vincent Bolloré », Le Monde diplomatique, 01/02/2024, disponible sur : https://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/DELTOMBE/16970, consulté le 12/02/2025. Depuis 2018, le milliardaire est mis en examen pour corruption d’agent public étranger dans l’enquête sur l’attribution de la gestion du port de Lomé. Pour mieux comprendre la place et l’action de l’empire Bolloré sur le continent africain, voir Olivier Blamangin, « Vincent Bolloré, affaires africaines » dans Thomas Borrel, Amzat Boukari Yabara, Benoît Collombat, Thomas Deltombe (dir.), L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique, Paris, Seuil, 2021. ↩
- Jean-Yves Mollier, Une autre histoire de l’édition française, Paris, La fabrique, 2015. ↩
- Thierry Discepolo, La Trahison des éditeurs, Op. Cit. ↩
Pour citer cette contribution :
- « Une préface par les coéditeurices du recueil », Les coéditeurices du recueil, dans Déborder Bolloré, ouvrage collectif, coédition collective, CC BY–NC–ND, 2025.
Ou alors :
- « Une préface par les coéditeurices du recueil », Les coéditeurices du recueil dans Déborder Bolloré, Alexandre Balcaen, Amzat Boukari-Yabara, Soazic Courbet, Thierry Discepolo, Karine Solene Espineira, Arnaud Frossard, Tristan Garcia, Bakonet Jackonet, Danièle Kergoat, LABo (Libraires Anti-Bolloré), Clara Laspalas, Jérôme LeGlatin, Le comité éditorial des éditions du bout de la ville, Les Soulèvements de la terre, Florent Massot, Jean-Yves Mollier, Pascale Obolo, Clara Pacotte, Antoine Pecqueur, Valentine Robert Gilabert, Charles Sarraut, Julie Wargon, coédition collective, CC BY–NC–ND, 2025.
Ont travaillé à la production de la publication multiformat Déborder Bolloré : Adrien, Arnaud, Alaric, Arnaud, Benny, Camille, Clara, Coralie, Éléonore, Emmanuel, Jérôme, Johan, Julie, Léna, Merlin, Nicolas, Pascale, Quentin, Rodhlann, Théo, Yann et Zoé.